
Ganesh n’en est pas revenu.
Un matin, il a été soulevé du sol puis calé dans le fond d’une camionette sombre où les hommes parlaient une langue étrange. Au milieu de plantes qui les unes après les autres sont venues l’entourer dans cet espace hostile, il a été brinquebalé sans plus d’égard qu’un clandestin dont le monde veut se débarrasser.
Autour de lui, les rosiers, les rhododendrons, les graminées, les bambous, et d’autres plantes brutalement arrachées à leur sol ont commencé à chanter la longue complainte du jardin on the road :
Et puis soudain, les portes de la camionnette se sont ouvertes, la lumière a jailli sur la mousse qui chatouillait les oreilles de Ganesh, et toutes les plantes, tous les dieux se sont retrouvé à terre, au milieu d’un gazon inconnu où grouillait un milliard de fourmis sans nom. Un vent doux s’est levé sur le village, le mirabellier a ouvert ses fleurs. Ganesh venait de déménager.
Sculpté dans la pierre noire, il a été aussitôt installé devant la cuisine sur une terre grasse comme les fesses d’un bébé. Entouré d’ophiopogons japonicus minor, de carex bronze, de liriope muscari et de ciboulette déjà là, il a déroulé sa trompe et caressé les jeunes plantes qui se sont courbées devant lui.
La danse du nouveau jardin a pu commencer
Car vous l’avez compris : j’ai déménagé !
Et avec moi les plantes et les sculptures, les lumières et les soleils, les ombres et les lunes, les vers et les larves de la terre, les pigeons et les pucerons du ciel.
Du boulot en perspective… Nous te souhaitons une belle installation.
Les Barle
Merci pour cet encouragement. Oui c’est du boulot, mais pour moi c’est aussi un grand plaisir. Alors j’attends chaque rayon de soleil pour filer planter un truc ici et un truc là… A bientôt.